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Moon Harbour, le futur whisky bordelais | ![]() |
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par Michel Monteil | |||
Deux Girondins lancent le whisky du port de la Lune, vieilli en fûts de grands vins. Orge et alambics seront locaux. Moon Harbour occupera un ancien bunker à Bordeaux |
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Yves Médina et Jean-Philippe Ballanger, devant le bunker qui deviendra le siège de Moon Harbour. © PHoto GuiLLAUME BONNAUD / « Sud Ouest » |
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e carton d'emballage et l'étiquette de la bouteille sont décorés d'une gravure ancienne du port de Bordeaux. Avec des embarcations à voile, des chevaux tractant des carrioles de marchandises sur le plan incliné entre la Garonne et le quai. Témoignage du temps où le commerce bordelais respirait dans le croissant du port de la Lune. Des barriques de sauternes Une provocation dans un terroir des appellations viticoles ? Yves Médina, dacquois, 50 ans, et Jean-Philippe Ballanger, 52 ans, s'en défendent. « Non, vin et whisky sont complémentaires », précise le second, PDG des célèbres crèmes bordelaises Jock et « amateur de bon vin et de whisky ». Argument supplémentaire : Moon Harbour est vieilli dans des barriques ayant accueilli de grands vins de Bordeaux. Un conseiller écossais La société Moon Harbour a vu le jour au début de 2014. Bons connaisseurs du monde de l'entreprise, les deux associés ont pris leurs précautions : étude du marché, visite de distilleries, rencontre avec des œnologues… Et, pour élaborer leur alcool, ils ont fait le voyage en Écosse à la rencontre de John McDougall, l'un des plus célèbres experts en distillation. En quarante-deux ans, il a dirigé ou conseillé une vingtaine de distilleries, dont une en Californie et une en Bretagne. On lui doit l'élaboration du premier whisky issu d'orge bio. Orge et alambics girondins Un peu plus loin, en direction du boulevard Alfred-Daney, seront construites la distillerie et une boutique. Forte de trois générations de fabricants d'alambics sur mesure, la société béglaise Stupfler crée actuellement deux exemplaires en cuivre du précieux outil de distillation d'où la boisson sortira à 45,8 degrés d'alcool. En languedoc aussi Un autre whisky premium de terroir s'affine dans le Grand Sud-Ouest. Il s'appelle Black Mountain, en référence à la m ontagne Noire (Tarn). Depuis 2011, des investisseurs locaux ont un projet de distillerie à 1 000 mètres d'altitude. Le whisky y serait dilué avec de l'eau de la m ontagne Noire, puis vieilli dans des fûts ayant contenu des vins du Languedoc. Des premiers essais ont déjà eu lieu avec un vieillissement en barriques à armagnac, à Gondrin. L'entrée en service de la distillerie Black Mountain (un investissement de 5 M€) est prévue pour 2018. |