BORDEAUX
Verdeun, la boutique de jouets de la Galerie bordelaise est
un poste d’observation incontournable de l’évolution du marché du jouet :
de grands bouleversements et des valeurs sûres
Ils ne sont que quelques-uns à Bordeaux à pouvoir prétendre au titre
d’institution. La maison de Verdeun
en est une. La boutique installée
dans la Galerie bordelaise est barrée du nom Maurice Verdeun : «Mon père», explique Bruno qui
perpétue l’aventure familiale avec
son frère Frédéric. Leur métier : marchand de jouets. Pas n’importe
lesquels : maquettes, voiturettes,
jeux de société, modélismes et quelques drones.
Spécialisé
« Notre commerce a été complètement bouleversé. Nous avons à peu
près tout connu, le développement
des magasins de jouets, Internet. La
clé, c’est de se spécialiser et de proposer de la qualité », explique Bruno
Verdeun. Le secteur a connu de
grands bouleversements, il n’empêche, les maisons de qualité traversent le temps : « Comme nos
clients, nous voyons défiler des lignées entières : Grand-père, père,
fils, petits-fils. Parce qu’ici on vend
mais on va plus loin, on assure un service : la pale de drone qui se décroche, la suspension de la voiture
télécommandée, le conseil. Vous
trouvez cela sur Internet ? » La maison Verdeun s’autorise même à se
passer d’un site Internet. Pas de virtuel que du réel. » Nous ne sommes
pas là pour gérer des stocks. Ce qui
compte, c’est l’échange avec la clientèle, c’est comme cela que nous
avons appris le métier », poursuit-il.
Et il est vrai que derrière les deux
frères et leurs employés, c’est une
longue et belle histoire du commerce bordelais. L’aventure commence en 1945, c’est le grand-père,
qui ouvre une première boutique
rue des Piliers-de-Tutelle. Il n’était
pas question de jouets.
Des cycles aux jouets
On y vendait des cycles qui étaient
fabriqués dans l’usine familiale.
Mais au mitan des années 50 avec
l’essor du Solex, la petite reine perd
de sa majesté. « Mon père ouvre un
rayon avec des Meccano et des Dinky Toys, bien lui en a pris, l’activité n’a cessé de se développer. » À tel point
que la vocation de l’établissement sera totalement réorientée.
Et la maison Verdun se déploiera sur trois sites dans un petit périmètre : une boutique dévolue aux
garçons, une autre pour les filles : « ça a été l’explosion pour nous. Il
faut se dire qu’au début des années 80, il y avait une vingtaine de
magasins de modélisme dans Bordeaux. »
Verdeun passe le siècle, mais la
donne commerciale a changé aussi, l’entreprise familiale se replie sur
sa boutique de la Galerie bordelaise.
Cela n’a pas empêché son déploiement à Mérignac avec l’enseigne
Modélisme 33, rendez-vous incontournable des aficionados. Alors,
bien sûr, Noël marque un temps
fort pour la boutique. Un dernier
Noël avant de changer l’identité
graphique de l’enseigne et les aménagements de la boutique.
Une nouvelle page pour s’inscrire
un peu plus dans l’histoire bordelaise.