énac est réputé pour son plateau calcaire. L'activité des carriers, dès le XIXe siècle, bat son plein en une course effrénée, génératrice de main-d'œuvre. Durant plus d'un siècle, on exploite, on extrait du calcaire astérie rempli de coquillages. L'heure est au rendement. À tel point que l'on est obligé de publier un arrêté « interdisant aux enfants de moins de 10 ans de charrier et transporter des pierres ».
Mais Bordeaux connaît une profonde mutation démographique qu'il convient d'accompagner. Ainsi, le transport de marchandises lourdes, tel que les pierres de carrière, emprunte la voie maritime, convoyé par des gabarres naviguant sur la Garonne, tant les accès terrestres sont en piteux état. L'inauguration de la voie ferrée Bordeaux-La Sauve, jalonnée de sept gares, le 15 mai 1873, ouvre de nouvelles perspectives.
Une gare remplie
Pourtant, sollicitée dès 1866 afin de participer à son financement, la commune argue de son refus « au motif d'investissement conséquent quant à la réfection qu'on lui impose, des chemins vicinaux, qui servent, pour l'essentiel aux exploitants de carrière ». En 1883, le compte d'administration des chemins de fer de l'État recense 90 251 tonnes expédiées annuellement en petite vitesse depuis la gare de Citon, ce qui fait d'elle la plus sollicitée, en partie dû au transbordement des pierres de carrière.
Les murs intérieurs de certaines demeures, immeubles ou bâtiments bordelais - tel le musée d'Aquitaine - témoignent des qualités prêtées à la pierre calcaire de Cénac. Dans cet univers de labeur à la Zola, le concept de génération future s'évapore dans le bruit et la fureur. Le bonheur des uns fera le malheur des autres.
Éric Latouche