À la saison de ski, le magasin est comble. Doudounes,
planches, bonnets, gants, chaussures et même
sous-vêtements : en rayon, le slalomeur trouvera immanquablement son bonheur parmi la sélection proposée
par Sports Aventure. À Bordeaux, le magasin est le passage
obligé des sportifs, une institution. Une exception, aussi,
dans le paysage commercial dominé par les franchises. Un
modèle qui repose sur plusieurs piliers, notamment celui
de l’expertise des vendeurs, qui connaissent les produits et
prodiguent des conseils précis.
La naissance de cette success-story remonte à 1972.
Cela se passe déjà au 14, rue de Cursol, mais le magasin s’appelle alors Igloo Sport. À sa tête, Pierre et MarieLouise Mercier, deux commerciaux originaires du Nord.
« L’enseigne était alors orientée vers le sport loisirs de plein
air : tentes, matériel de montagne, de ski », expose David
Ducourneau, l’actuel PDG, qui est aussi leur petit-fils.
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Repris en 2014
par David Ducourneau,
petit-fils des fondateurs,
le magasin de la rue de Cursol
s’appuie sur cinq univers,
dont les sports de glisse |
Reprise
Puis une nouvelle aventure commence sous l’impulsion
d’anciens salariés, accompagnés de plusieurs membres
de la famille Mercier, soutenus par le fondateur. Ensemble,
ils refondent le magasin, le baptisent Sports Aventure.
« Ça a mis du temps, mais la mayonnaise a pris », ajoute
David Ducourneau.
Le petit-fils fait ses premiers pas dans l’entreprise à
l’heure des jobs d’été. Pratiquant le sport de glisse, il s’engage ensuite dans un parcours entrepreneurial : pendant
vingt-cinq ans, il dirige des entreprises dans le secteur de
l’informatique. En 2010, il lance une start-up à Bordeaux.
Le siège social de cette société se trouve rue de Cursol,
juste au-dessus de Sports Aventure. « Quand l’un des associés du magasin a souhaité partir à la retraite, j’ai pu
me positionner », précise-t-il. Entré en 2014 pour gérer la
transformation numérique, après deux hivers « très tendus », il est nommé PDG et conduit la mutation de ce commerce traditionnel en entreprise moderne : informatisation
des stocks, installation d’outils de gestion des ventes, de
caisses automatisées, etc. Objectif : maîtriser les orientations d’une structure misant à la fois sur le commerce de
proximité et sur la vente à l’échelle nationale, via les sites
www.sports-aventure.fr et www.avenuenautique.com.
« La première action a consisté à désaisonnaliser l’activité, au départ exclusivement consacrée aux sports de montagne. Nous avons donc racheté Avenue nautique. »
Le nouveau PDG décide aussi de changer le fonctionnement managérial en adoptant un mode participatif. Les« vendeurs » sont avant tout des conseillers, eux-mêmes passionnés de sport. Après les heures de travail, ils s’entraînent ensemble, partent essayer le matériel en montagne, etc. « Ce sont des commerçants à l’écoute des
clients, proposant des produits et des conseils adaptés à
leur pratique, et préoccupés par leur satisfaction. » Une
démarche qui assoit le succès du commerce. « C’est grâce
à cette expertise technique que l’on peut résister face aux
gros », souffle David Ducourneau.
De nouveaux projets
Des efforts de restructuration qui portent leurs fruits.
D’ailleurs, l’entreprise ne manque pas de projets. À venir,
l’installation d’un nouveau dépôt, mais surtout l’ouverture
d’un nouveau point de vente à Bordeaux-Bastide, 78, avenue Thiers : un pop-up corner qui changera en fonction des
saisons. « Si le concept est concluant, d’autres magasins
verront le jour dans des grandes et moyennes villes françaises », expose le PDG, qui voudrait que l’activité soit « moins dépendante de la météo ». Sports Aventure ne
mise plus tout sur le ski, mais s’appuie sur cinq univers :
la montagne l’hiver et l’été, le running, le nautisme et le
camping.
Au passage, les équipes s’installeront dans de nouveaux
bureaux. Toutefois, le vaisseau amiral de la rue de Cursol
ne sera pas abandonné. « Il y a encore de nombreux clients
qui ont connu mon grand-père », dit dans un sourire David
Ducourneau.
Une proximité que l’enseigne veut aussi nourrir via des événements. « Chaque année, on organise des ski tests
en station, nos clients sont invités à venir essayer notre
matériel », reprend-il.
« Il fallait se mettre à jour, transformer l’outil etchanger
de culture. Désormais, nous pouvons nous déployer. »
L’aventure peut commencer. |